Le plan Très haut débit 2022 en France avance moins vite que prévu

Logo du plan france très haut débit 2022

100% des Français raccordés à l’internet à vitesse grand V, dont 80% de fibre optique en 2022, c’est le défi lancé par le gouvernement pour 2022.  Les travaux de construction de réseaux du plan France très haut débit ont commencé depuis 2015. Après un début prometteur, il semblerait que les  chantiers n’avancent pas comme prévu.  Les grands opérateurs télécoms, tout comme les opérateurs de RIP (réseau d’initiative publique) se heurtent à de nombreuses difficultés. La mission THD finira-t-elle par atteindre son objectif à l’aube de 2022 ? Explications.

D’un début prometteur à un avancement forcé

Lancé en Septembre 2013, le plan d’aménagement numérique ou plan France très Haut débit vise à recouvrir le territoire français de l’internet à vitesse grand V dont la fibre optique.  Il s’agit de rendre l’accès au haut et très haut débit : à 100% des Français d’ici 2022, avec un débit minimum de 30 méga pour l’ensemble des logements, entreprises et administrations. Plus de 20 milliards d’euros dont des subventions de l’État et des collectivités ont été investis dans cette mission THD (source : mezabo.fr). Donner l’accès aux usages numériques aux Français, moderniser les services publics, désenclaver les zones rurales et en montagne, améliorer les communications numériques, tels sont les quelques objectifs du déploiement de la fibre optique en France. Au rythme espéré,  la barre de 80% de couverture sera franchie d’ici début 2022. Pourtant, à la fin du trimestre 2021, seuls 40% de couverture ont été réalisés. Malgré un début prometteur, les opérateurs peinent à mettre en œuvre le déploiement prévu pour le plan France Très Haut Débit et la montée en débit. De leur côté, le régulateur des télécoms, l'Arcep menace de sanctions à l’égard des fournisseurs d’accès internet.

Les opérateurs en difficulté

Depuis près de deux ans, Orange et SFR sont en retard sur le déploiement du plan très haut débit. Les objectifs de déploiement à atteindre pour fin 2020  ne sont tout simplement pas atteints. Dans les zones très denses, notamment dans les 3.500 communes qui constituent 40% de la population française, seules 239.000 prises FTTH ont été connectés au premier trimestre 2021. La couverture des grandes métropoles en internet très haut débit est loin d’être achevée, pourtant les fournisseurs d’accès à internet assurent n’avoir besoin d’encadrement. 

On observe également des retards de déploiements des réseaux  très haut débit dans les zones moyennes denses. Dans les villes moyennes, zones de déploiement censées couvertes en fibre optique FTTH en fin 2020, seuls quatre foyers sur cinq étaient éligibles. Le fournisseur d’accès Orange est à 87%  tandis que SFR est à 90%. Ainsi, les fournisseurs de connexions haut débit sont taxés d’être en dessous des objectifs selon de l’institution de régulation des télécommunications l’ARCEP.

La crise sanitaire n’a pas épargnée le plan

La crise sanitaire, fait partie des origines majeures de ce retard de déploiement et de commercialisation des offres internet très haut débit.  Si elle n’a pas empêché de poursuivre le déploiement de la fibre optique dans les zones denses, elle a tout de même répercuté sur les coûts de mise en œuvre, avec des conséquences qui ne sont pas passées inaperçues sur les budgets de départs. Les fournisseurs d’accès internet comme les opérateurs locaux et les collectivités sont donc face aujourd’hui à des problèmes financiers majeurs.

Une montée en débit semée d’embûches

De l’autre côté, le déploiement technique ne se passe pas comme prévu. Les usagers se plaignent de mauvaise réception, d’une connexion montée en débit. Des coupures de longue durée enregistrées dans le premier confinement, des offres de connexion internet qui ne garantissent pas les promesses, les opérateurs FAI sont pointés du doigt par les usagers.

Ces derniers se plaignent également de la mauvaise qualité des installations, notamment des câbles et des baies de brassage. D’autres utilisateurs remettent même en cause les compétences des techniciens censés déployés la fibre optique dans la mission THD.

Dans les campagnes, les  opérateurs locaux et collectivités peinent également à couvrir entièrement les zones. La fibre se déploie à grande vitesse mais environ 2 millions de foyers ne sont pas encore certains d’un accès au très haut débit. Les principaux problèmes auxquels ils sont confrontés restent la complexité de constructions des lignes d’accès à internet et la rentabilisation de celles-ci. Au rythme des travaux actuels,  le déploiement nécessitera de nouvelles subventions.

La pression de l’Arcep

Face à cela, le régulateur des Télécoms Arcep menace les opérateurs de sanctions. Elle accuse les opérateurs d’être en retard dans la durée du déploiement du très haut débit, et de ne pas respecter les délais pour lesquels ils se sont engagés. Pour l’instant, aucune sanction n’a été prise.

L’Arcep sollicite le gouvernement à prendre des mesures contre les opérateurs de réseau très haut débit. Depuis 2018, cette entité dispose de l’autorité de mettre en demeure ou de sanctionner les opérateurs à hauteur de 3% de leur chiffre d'affaires. Si l’institution peut se saisir elle-même, elle veut mettre le gouvernement  au premier rang pour constater les failles. Quoi qu’il en soit, le déploiement du plan Très Haut Débit doit continuer pour atteindre une couverture maximale en fibre optique d’ici 2021 et en très haut débit internet d’ici 2022.